L’impact de l’inflation sur les officines

L’impact de l’inflation sur les officines

La Rédaction • le 29 novembre 2022

Depuis la pandémie, l’inflation jusqu’à présent à tendance basse a soudainement augmenté. Entre juillet 2021 et juillet 2022, elle est passée de +1,5% à +6.8%, pour redescendre à +6.5% en août. Cette hausse des prix a également un impact sur les officines.

En cause pour cette flambée globale des prix selon Vie publique : la guerre en Ukraine, la réouverture après la pandémie, ainsi que la relance budgétaire massive.

Hausse des coûts des matières premières

La hausse des coûts de fabrication a, à elle seule, des conséquences sur les produits vendus en pharmacie. Selon un titulaire en officine, cité par le Quotidien du Pharmacien, le coût d’un déambulateur a triplé en l’espace de six mois. La raison : le cours du marché de l’aluminium, qui est en augmentation dans le monde. D’autres secteurs sont touchés par une augmentation fulgurante des prix, tels que le marché de l’emballage.

Un second problème s’ajoute à cette hausse des prix. Lors de la pandémie, de nombreuses restrictions ont été mises en place sur les différentes chaines de production. Une fois ces restrictions levées, et avec la volonté de relancer l’économie, cela a engendré une demande supérieure à l’offre. Tous les secteurs jusque-là au ralenti ont alors fait en sorte de reprendre leur activité normale, et de rattraper le retard accumulé lors de la pandémie. Ainsi, les demandes de production dans de nombreux domaines ont excédé les stocks disponibles, créant une augmentation des coûts.

Des frais généraux en augmentation

Les charges des officines sont elles aussi à prévoir à la hausse, bien qu’à faible mesure.

Du fait de l’inflation, les services externalisés tels que la comptabilité ou les logiciels de gestion et d’externalisation du tiers-payant risquent de voir leur prix augmenter.

Tout comme pour les entreprises et les particuliers, la hausse du prix de l’énergie liée à la guerre en Ukraine engendre une augmentation des dépenses. Et, par conséquent, une baisse de la rentabilité pour les officines. Mais, selon Philippe Becker de Fiducial, ces frais en particulier ne représentant pas une part majeure du chiffre d’affaire des officines. Cette augmentation en particulier ne devrait donc pas avoir de grand impact sur leur rentabilité, la part de chauffage et d’électricité étant en moyenne de 0,5% de leur chiffre d’affaire.

Impact sur le pouvoir d’achat des équipes officinales

L’équipe officinale, mobilisée durant l’entièreté de la crise sanitaire, connait d’ores et déjà une pénurie de personnel. Parmi les raisons évoquées : un salaire insuffisant comparé au niveau d’études demandé et à la charge de travail. Il serait donc utile, pour que cette pénurie ne s’aggrave pas davantage, que le salaire augmente de façon proportionnelle à l’inflation. Mais ce faisant, l’augmentation des salaires impacte nécessairement le chiffre d’affaire des officines, engendrant des dépenses supplémentaires sans autre entrée d’argent pour les compenser.

Comme mentionné précédemment, l’inflation touche les matières premières et a un impact direct sur le prix des articles vendus en pharmacie. Si les pharmaciens souhaitaient augmenter leur marge, pour s’aligner sur l’inflation et permettre de maintenir la rentabilité de l’officine, ce serait au détriment de la patientèle, en augmentant encore le prix des articles. Or, cette dernière pourrait alors se tourner vers d’autres fournisseurs pour tout produit ne demandant pas d’ordonnance. Quant au prix des médicaments, il est fixé à l’avance et ne peut être augmenté. Ces derniers ne permettent donc pas au personnel officinal de créer de marge.

La marge prévue pour la distribution ne peut ainsi pas augmenter proportionnellement aux besoins de trésorerie. Selon Julien Chauvin de la FSPF (Fédération des Syndicats Pharmaceutiques de France), l’État devrait accompagner financièrement ces revendications salariales.

Consommer responsable pour moins subir la crise ?

Afin de minimiser les coûts, le développement de systèmes de vrac et de délivrance de la dose exacte prescrite par le médecin sont à prévoir à l’avenir. Cela permettrait de réduire les dépenses et d’optimiser la gestion et la délivrance des stocks.

Sources :
https://www.lequotidiendupharmacien.fr/exercice-pro/pourquoi-linflation-menace-aussi-lofficine
https://www.vie-publique.fr/eclairage/286182-inflation-les-causes-de-la-soudaine-hausse-des-prix
https://www.leblogdupharmacien.fr/la-crise-economique-pharmacie/

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